Témoignage – Inondations dans les campements

Des pluies très violentes et continues se sont abattues pendant trois jours consécutifs sur tous les campements sahraouis (sauf sur celui de Dakhla). Des secours d’urgence (tentes, alimentation) ont été dépêchés très vite en particulier de la part de l’Algérie puis du HCR, du PAM et de l’Union Européenne pour venir en aide aux situations les plus dramatiques ou extrêmes. Toutefois ces inondations vécues douloureusement dans les camps n’ont pas causé de morts ni de blessés graves. Un séjour prévu de longue date lié à la commémoration du 30e anniversaire de la RASD nous a permis d’être sur place quelques jours après l’inondation (nous sommes arrivés le 25 février 2006) et de mieux apprécier la situation pour en faire part en particulier aux donateurs, ONG, réseau des villes amies et jumelées, comités d’entreprises et associations solidaires avec les Sahraouis.

Habitations et bâtiments en dur ont été touchés

Tous les campements, institutions isolées ont été touchés et plus particulièrement le campement du 27 février, l’école d’infirmière (près du campement de Smara), l’école du 9 juin, complètement détruite. Nous avons également constaté de gros dégâts à Smara et à El Ayoun, suivant d’autres interlocuteurs (CRS) le campement d’Aousert a été également gravement abîmé.

Deux types de destruction

Les dégâts causés aux habitats et aux biens des familles sur l’ensemble des campements, liés à la pluie continue qui a en quelque sorte fait fondre des bâtis en brique crue. Suivant la qualité de la construction, son ancienneté, les bâtis ont plus ou moins résisté. Certains sont en train d’être reconstruits, consolidés ou abattus quand il y a trop de risques. Des bâtiments collectifs comme les écoles de village ont été également lourdement endommagés. Ainsi la partie en brique crue de l’école d’Haouza a été en partie détruite (murs effondrés, salles de classes inutilisables). Au 27 février de nombreux équipements collectifs sont également dans ce cas.

Les dégâts causés par le débordement des eaux des oueds qui ont emporté des quartiers entiers ne laissant après leur passage que ruines et amas de boues.

Le débordement des oueds a tout emporté

Au 27 février Le campement a été traversé par un flot puissant qui a détruit sur la longueur du camp et sur une largeur de plusieurs mètres maisons et tentes. Les habitants sont relogés ailleurs, voisins, familles ou ont planté leur tente plus loin sur une hauteur.

À Smara Plusieurs quartiers des villages d’Haouza, Jdéria, (et d’autres) ont également été traversé par un flot puissant. Suivant les témoignages d’habitants, les gens concernés par l’arrivée du flot se sont précipités vers la route goudronnée plus en hauteur en se mettant ainsi à l’abri. Nous avons pu noter « l’extension de fait » de Smara, les habitants ayant installé leurs tentes dans des secteurs plus élevés jusque-là inoccupés.

À l’école du 9 juin Ensemble scolaire isolé d’un campement disposant d’un internat et pouvant accueillir 800 jeunes. Cette école est complètement détruite, on dirait une « école bombardée », c’est ainsi que nous avons réagi en la visitant le 1er mars.

À l’école d’infirmières Ensemble de formation isolé à quelques kilomètres de Smara. Le bâtiment important disposant de salles de classe, bibliothèque et internat a été très endommagé.

Les Sahraouis ont réagi avec énergie et courage à cette situation de catastrophe naturelle. Beaucoup reste à faire et particulièrement la reconstruction ou la restauration de bâtiments collectifs très touchés. Il n’est pas trop tard pour adresser vos dons.


Sahara Info 134
janvier février mars 2006