« Aujourd’hui 29 novembre 2017 démarrent à Abidjan les travaux du 5ème sommet entre l’Union africaine et l’Union européenne, en présence de la plupart des chefs d’Etat des deux continents dont M. Brahim Ghali, Président de La République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD).
Les manœuvres du Maroc, soutenus par certains de ses alliés, visant à empêcher la présence de la RASD à cet événement ont échoué suite à la décision du Conseil exécutif de l’Union africaine en date du 16/10/2016, qui reflète, non seulement l’attachement des Africains à faire respecter les décisions de l’organisation panafricaine en la matière, mais également un soutien indéfectible à la RASD comme étant membre fondateur de l’Union Africaine.
Ce sommet euro-africain se tient dans un contexte sensible. En effet, la cause sahraouie se trouve à la croisée des chemins. Un des chemins peut mener au retour aux hostilités : la crise de Guergarat (Août 2016) l’a démontré tout comme les termes du discours du roi du Maroc en date du 6 novembre 2017. Ce chemin aboutirait à ramener le processus de paix à la case départ et à anéantir 25 ans d’efforts de la Communauté internationale, pour parvenir à la paix.
L’autre chemin est celui préconisé par le Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres et son envoyé personnel, M. Horst Kohler conforme à l’esprit de la résolution du Conseil de sécurité (2531/2017), la décision de la Cour de Justice de l’Union européenne (21 décembre 2017) et les innombrables résolutions de l’Union Africaine. Une Union dans laquelle siège, désormais côte à côte, les deux parties en conflit avec les mêmes droits et les mêmes devoirs, ce qui peut ouvrir largement la porte à la reconnaissance et au respect mutuel, condition essentielle pour une paix juste et durable au Sahara occidental.
Aujourd’hui et demain, les leaders européens auront l’opportunité de rencontrer les leaders de deux pays membres de l’Union africaine que sont le Royaume du Maroc et la République arabe sahraouie démocratique et pourront écouter leur point de vue sur les diverses questions à l’ordre du jour du Sommet et sur les possibilités de créer une nouvelle dynamique, si attendue, qui permette la décolonisation du Territoire sahraoui sur la base du droit de son peuple à l’autodétermination et à l’indépendance.
La décision du Royaume du Maroc d’adhérer à l’Union Africaine et de ratifier sa Charte constitutive est, en soi, et symboliquement du moins, un pas important dans la bonne direction qui conduira, sans doute, à la reconnaissance de la République sahraouie. Le Maroc, et encore moins la région dans son ensemble, n’ont pas besoin d’être encouragés à choisir le chemin de Guergarat. L’Union Européenne est appelée, aujourd’hui plus que jamais, à l’accompagner pour faire du chemin d’Abidjan un voyage définitif vers une paix véritable. Une voie dans laquelle le Royaume sera certainement accompagné par la RASD comme associé loyal et décidé à payer, généreusement, sa part de la facture de la paix. »
M.Oubi Bouchraya Représentant du Front Polisario en France
Source photographie : porunsaharalibre.org – Partagé par Fito Alvarez Tombo