C’est mercredi dernier 4 mai que Ruth McDonough a commencé sa grève de la faim au domicile même de Sultana, dans la ville de Boujdour au Sahara Occidental occupé par le Maroc.
Depuis plus de 500 jours, depuis le 19 novembre 2020 exactement, Sultana, sa sœur Louara et sa mère âgée Mitou sont assiégées dans leur maison par des policiers marocains, violemment empêchées d’en sortir. Elles ont pu toutefois faire passer des messages précisant que des agents avaient pénétré par effraction dans la maison, détruit de nombreux meubles, coupé des fils électriques, coupé l’eau, empoisonné l’eau du puits, battu et torturé la famille à plusieurs reprises, tenté de violer et violé les deux sœurs, et forcé Mitou à les regarder violer ses filles.
Au bout de ces longs mois, ne voyant pas d’issue, Sultana et Louara ont invité leurs contacts solidaires aux États-Unis à venir leur rendre visite pour quelques jours. L’idée était que le royaume n’oserait pas maltraiter des citoyens américains. C’est ainsi qu’une équipe de 4 personnes s’est installée du 16 au 22 mars dans la maison des Khaya, rompant le siège.
Après le 22 mars, 2 personnes sont parties, mais Ruth McDonough, citoyenne américano-britannique, et Tim Pluta, citoyen américano-irlandais, sont restés. Plus d’un mois s’est encore écoulé, et la présence des Américains a visiblement permis que soit mis fin aux violences et agressions sexuelles répétées contre Sultana et sa sœur. Ruth McDonough ni Tim Pluta ne peuvent quitter le domicile des Khaya, constamment surveillé par la police, mais les amis et voisins peuvent leur rendre visite, et Sultana peut mener sa campagne sur le toit en faveur de la libération de son pays en brandissant le drapeau sahraoui.
Cependant, la police marocaine ne cesse d’harceler, d’arrêter et d’attaquer d’autres militants sahraouis dans la ville, en majorité des femmes, comme les sœurs Mbarka et Fatima Mohamed al-Hafiz, et leur déconseille de se rendre chez Sultana pour lui apporter leur soutien.
Sultana et ses camarades redoutent les représailles des services de sécurité marocains si les Américains étaient contraints de partir. Le 3 mai, Ruth McDonough et Tim Pluta ont d’ailleurs reçu un avertissement des autorités consulaires américaines leur demandant de quitter le pays de leur propre chef, sans quoi ils seraient arrêtés et possiblement poursuivis par le royaume. Alors, dès le lendemain, Ruth McDonough s’est déclarée en grève de la faim illimitée en solidarité avec Sultana Khaya et le peuple sahraoui.
Depuis, elle continue avec le soutien de son compatriote Tim Pluta, demandant aux autorités marocaines, à l’instar de Sultana : 1) d’arrêter définitivement les viols dans la maison de la famille Khaya, 2) d’arrêter définitivement le siège de leur maison, 3) de permettre à une organisation internationale de défense des droits humains, indépendante, non partisane, d’entrer dans la maison pour enquêter et rapporter ce qui s’y est passé.
Sa détermination, comme celle de Sultana, est grande. Il s’agit de faire connaître partout cette situation ignoble, pour qu’elle cesse dès que possible.
Paris, le 15 mai 2022
URGENT!!!
Large Truck Crashes Into Khaya Home at Midnight
WASHINGTON, D.C./Boujdour, Western Sahara, May 15/16, 2022 —…
Publiée par Together to end the siege of the Khaya family sur Dimanche 15 mai 2022