Ce moment de la matinale de France inter est important, c’est celui du grand entretien avec une personnalité politique ou culturelle suivant l’actualité. Ce 1er mars c’est le Ministre des Affaires Étrangères qui est l’invité. Normal, Stéphane Séjourné doit expliquer les récentes déclarations du Président de la République, Emmanuel Macron, tant sur l’Ukraine que sur la situation à Gaza. Elles ont été largement relayées en Europe et dans le monde et entendent placer notre pays au centre des enjeux diplomatiques et géopolitiques.
Le journaliste Ali Badou, très proche du Maroc, termine l’entretien en posant la question des relations France – Maroc et interroge particulièrement le Ministre sur la position française sur le Sahara occidental. Stéphane Séjourné pourtant attentif au peu de liberté de la presse au Maroc, alors qu’il était député européen, rappelle la position française, ancienne, en faveur de la solution marocaine d’autonomie tout en restant prudent sur l’appréciation des positions espagnoles ou américaines.
L’association des Amis de la RASD ne peut que regretter l’expression publique d’une position en faveur de l’autonomie du Sahara occidental, que notre diplomatie ne semblait plus privilégier dans plusieurs déclarations officielles. L’obsession marocaine du Sahara occidental a conduit ses diplomates, responsables politiques à de bien mauvaises manières. Pressions sur la presse, les hommes politiques, les militants et leurs avocats avec le système Pegasus, corruption organisée auprès de plusieurs eurodéputés pour faire prendre au Parlement européen des positions en faveur de l’occupation du Sahara occidental.
Notre pays a été sensible à ces pressions et a exprimé depuis plusieurs mois des réserves intéressantes face à la volonté marocaine d’imposer à tout prix sa position au Sahara occidental. Cette attention au respect du droit international partout dans le monde honore notre pays, alors pourquoi l’abandonner ce 1er mars sur une radio publique ?
Le Maroc est en effet une puissance devenue coloniale qui depuis près de 50 ans occupe un pays et refuse les règles du droit international et celles de la décolonisation. La France membre permanent du Conseil de sécurité doit s’en tenir à une position conforme au droit international et engager ses forces pour que ce droit soit respecté partout.
Régine VILLEMONT,
Présidente de l’Association des Amis de la RASD.