Nous avons pris connaissance avec attention du dernier rapport du Secrétaire général des Nations Unies concernant le Sahara occidental, rapport qui prépare les prochaines réunions du Conseil de sécurité consacrées au conflit et le renouvellement du mandat de la MINURSO. C’est un rapport qui se veut précis donnant au Conseil de sécurité un point de situation au Sahara occidental pour l’année correspondant au mandat de la MINURSO. On y apprend par exemple l’utilisation de drones par l’armée marocaine et la construction d’une piste d’atterrissage à l’Ouest du mur à usage sans doute militaire, ce dont se défendent les autorités marocaines. Les initiatives et rencontres engagées par Staffan de Mitsura, l’Envoyé personnel du Secrétaire général, sont longuement présentées, mais ont-elles une quelconque efficacité ? De quelle marge de manœuvre peut disposer l’Envoyé personnel…
Nous avons appris ce matin que des militaires marocains déguisés en civils avaient pénétré par la brèche de Guerguerat dans la zone tampon où des dizaines de civils sahraouis manifestaient pacifiquement depuis 3 semaines pour bloquer le trafic de camions et de voitures entre le Sahara occidental occupé par le Maroc et la Mauritanie. Il faut savoir que la « zone tampon », large de 5 km, est située dans la partie libérée du Sahara occidental, au sud du mur militaire marocain de séparation. Elle est sous la supervision de la MINURSO (la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un Référendum au Sahara occidental). Les forces armées marocaines n’ont pas le droit d’y pénétrer selon l’Accord militaire n°1 signé par les deux parties avec la MINURSO, en 1997 par le Front Polisario…
Par Julien Dedenis, Doctorant en géographie Plus de trente années après l’éclatement du conflit, le statut définitif du Sahara occidental demeure indéterminé. De fait, les cartographes semblent en proie à quelques difficultés pour le représenter graphiquement. Si dans l’absolu toute carte peut-être considérée comme recevable dans la mesure où son titre correspond bien à son contenu, la lecture de celles produites pour figurer le Sahara occidental demande un examen critique. En effet, on oublie trop souvent que la carte géographique n’a pas valeur de vérité mais n’est qu’une représentation, qu’une sélection d’informations et de figurés parmi l’infinité des possibles. Ainsi, en fonction du point de vue adopté, la cartographie du Sahara occidental peut être diverse. Les cartes qui illustrent l’article sont tirées du numéro hors-série de Courrier International, L’Atlas des…
Pour la deuxième année consécutive, les Sahraouis ont fêté l’anniversaire de la RASD en territoires libérés. Entourés de très nombreuses délégations d’un peu partout dans le monde, la célébration s’est tenue comme en 2006 à Tifariti à plus de trois cents km des campements. Tous les présents ont été comme l’an dernier impressionnés par la qualité de l’organisation capable d’emmener un millier de personnes dans une zone aussi éloignée où tout était à installer. La délégation française était bien présente avec des élus, représentant les villes du Mans et de Vitry-sur-Seine, le président du comité de jumelage de Gonfreville l’Orcher, et de nombreux militants de la cause sahraouie venus là pour témoigner avec force de leur soutien. Julien Dedenis, en faisait partie et a réagi en géographe qui ne néglige…
Trente ans après le retrait de l’Espagne, la question de la souveraineté du Sahara occidental pose toujours question. De fait, la cartographie de ce territoire est diverse selon qui la produit. Parfois mensongère, parfois hésitante, mais rarement correcte, la carte du Sahara occidental mérite que l’on s’y attarde. Parce qu’elle poursuit une vocation de précision, parce qu’on la suppose rigoureuse ou encore parce qu’elle est issue d’ouvrages imprimés sur du beau papier glacé, la carte géographique a -trop- souvent valeur de vérité établie. Mais on oublie qu’il ne s’agit que de la représentation simplifiée d’une réalité complexe, observée et retransmise par un ou des êtres intrinsèquement subjectifs, et non d’une photographie objective de cette même réalité. Les gouvernants ont relativement tôt compris l’intérêt stratégique de la carte comme outil de…
A. LES GÉOGRAPHIES ET LES CAMPEMENTS SAHRAOUIS 1. Les camps de réfugiés, des espaces absents de l’inventaire du monde La géographie est l’une des sciences les plus anciennes mais aussi l’une des plus récentes. « L’ancienne » géographie existe depuis que l’homme est. Purement empirique, elle consiste en l’inventaire des ressources naturelles disponibles en un lieu donné et en la découverte des contrées inconnues du monde. Aujourd’hui, l’inventaire semble exhaustif, l’ensemble des terres immergées est connu, cartographié, et même photographié. Toutefois, et ce malgré la formidable disponibilité en informations permise par les révolutions techniques successives, il subsiste quelques trous noirs dans la connaissance géographique. L’espace des camps de réfugiés sahraouis, comme la totalité des camps de réfugiés de par le monde, en sont un exemple fort. Peut-être à cause de…