A. LES GÉOGRAPHIES ET LES CAMPEMENTS SAHRAOUIS 1. Les camps de réfugiés, des espaces absents de l’inventaire du monde La géographie est l’une des sciences les plus anciennes mais aussi l’une des plus récentes. « L’ancienne » géographie existe depuis que l’homme est. Purement empirique, elle consiste en l’inventaire des ressources naturelles disponibles en un lieu donné et en la découverte des contrées inconnues du monde. Aujourd’hui, l’inventaire semble exhaustif, l’ensemble des terres immergées est connu, cartographié, et même photographié. Toutefois, et ce malgré la formidable disponibilité en informations permise par les révolutions techniques successives, il subsiste quelques trous noirs dans la connaissance géographique. L’espace des camps de réfugiés sahraouis, comme la totalité des camps de réfugiés de par le monde, en sont un exemple fort. Peut-être à cause de…
Campement de Haouza, printemps 2004. Le maire d’Haouza et les responsables des comités de la commune recevaient un petit groupe de français (Éclaireurs de Fréjus, AARASD) pour préparer la venue des enfants d’Haouza cet été. Les discussions allaient bon train, des questions pédagogiques on passa aux problèmes plus généraux, par exemple les fameuses « mesures de confiance ». Le maire signala alors la présence d’une personne, venant du Sahara occidental occupé, dans sa daïra(commune). Était-il possible de la rencontrer ? le souhaitait-elle ? pas de problème. La rencontre s’organisa aussitôt, c’était le moment un peu tranquille de l’après-repas et Haouza n’est pas si étendue. Le premier contact fut un peu timide, emprunté. Pas de question politique pour respecter les consignes du HCR ! Au fil de la conversation, deux réactions…
« J’ai toujours dit que dans ce pays, les droits humains s’arrêtent à la question du Sahara. Quiconque dit que le Sahara n’est pas marocain, ne peut bénéficier des droits humains ». C’est ainsi que s’exprimait en 1993 Hassan II, assumant avec cynisme la cruauté des années de plomb. La libération et la grâce royale dont ont bénéficié en janvier dernier douze condamnés sahraouis dont Ali Salem Tamek correspondent-elles à une nouvelle donne au Maroc et à la capacité de Mohamed VI à imposer des changements, à faire taire les sécuritaires, l’armée ? Les signaux sont depuis janvier contradictoires et une nouvelle donne concernant le pilotage du conflit du Sahara occidental peu perceptible ! Ali Salem Tamek avait été condamné en octobre 2002 à deux ans de prison ferme. Peine…