« Merci pour ces nouvelles, ça rassure de voir que des informations tournent, car les médias marocains ont vite répliqué à leur manière et publié largement une information qui a peu de rapport avec la réalité ….
L’impuissance face à l’oppression est choquante. La traque semble faire suite aux violences, certains jeunes semblent se cacher depuis plusieurs jours, désemparés, sont épuisés nerveusement. L’oppression est un sentiment qui ne te lâche jamais, il traque ton esprit, ton corps, et t’enrobe de peurs constantes.
Tous les sahraouis croisés le lendemain étaient affectés par les violences et le décès de la jeune femme, l’ambiance en ville était déprimante. Les habitants remontés au fur et à mesure des exactions filmées qu’ils découvraient.
J’ai recueilli deux témoignages concernant des voitures de police qui ont tenté d’écraser des civils, l’un est journaliste au moment de la demi-finale, il est vraiment traumatisé. Et l’autre par une connaissance sahraouie avec qui j’ai passé la soirée de la finale qui apprenait que son ami était à l’hôpital.
De l’autre côté de la ville c’était le lendemain une toute autre ambiance sur la place du Méchouard, où se tenait le festival international d’art de la rue (festival qui finit demain), avec ses invités étrangers, les cerfs-volants et le pop-corn et ses familles marocaines heureuses. C’est douloureux de voir cette autre réalité en décalage, factice et protégée. Et constater cette autre violence, celle du déni de la presse marocaine et celle du divertissement de colons désolidarisés des Sahraouis malgré les violences criantes. »
Une amie présente sur place