Depuis 46 ans le Maroc occupe le Sahara occidental, impose au peuple sahraoui séparation et exil, et depuis 46 ans une partie de l’Europe, France et Espagne en tête, font semblant de ne rien voir afin de préserver une amitié intéressée avec la monarchie marocaine.
Mais depuis 46 ans le peuple sahraoui tient le coup, lutte pour son indépendance dans le strict respect des règles internationales.
L’affaire Pegasus, révélée par le travail d’investigation d’un puissant réseau de journalistes associé à Forbidden Stories et à Amnesty International, met en lumière que le Maroc est au centre d’un dispositif d’espionnage particulièrement efficace dont les cibles principales sont la presse marocaine, les opposants au régime (marocains et sahraouis), la France et l’Algérie.
Des milliers de systèmes de communication sont ainsi piratés en toute discrétion et impunité. Cette affaire commence à faire la une de tous les médias d’autant qu’un des téléphones du Président de la République, celui de plusieurs membres de l’exécutif et d’élus semblent concernés. S’agit-il désormais d’une affaire d’Etat ?
L’association des Amis de la RASD s’en est particulièrement émue. Plusieurs de ses militants et proches amis sont concernés et piratés par le Maroc dans toutes leurs communications.
Obsédées par leur impuissance au Sahara occidental, les autorités marocaines ne se contentent plus d’empêcher en France toute expression sahraouie, elles entendent désormais tout savoir et tenter de tout contrôler de ce qui se rapporte à ce sujet, à quelque niveau que ce soit.
« L’ami marocain » que peu de démocraties occidentales osent mettre en cause serait-il incapable de maîtriser les relations avec ses voisins tant que ces derniers n’approuvent pas son occupation du Sahara occidental ? Sentiment d’impunité et complaisance ont ainsi conduit le Maroc et ses autorités à tout s’autoriser au nom de cette cause considérée comme sacrée.
Aussi la France membre permanent du Conseil de sécurité et pays de référence pour le Maghreb dans l’Union européenne, doit prendre la mesure de cette situation. D’autant plus qu’elle préside ce mois-ci le Conseil de sécurité et qu’elle prendra la présidence de l’Union européenne en janvier 2022. Il s’agit pour notre pays de cesser de soutenir la cause marocaine dans ces deux instances pour qu’enfin la lutte du peuple sahraoui et du Front Polisario soit entendue et résolue en conformité avec le droit international.
Paris, le 22 juillet 2021.