Nous avons appris ce matin que des militaires marocains déguisés en civils avaient pénétré par la brèche de Guerguerat dans la zone tampon où des dizaines de civils sahraouis manifestaient pacifiquement depuis 3 semaines pour bloquer le trafic de camions et de voitures entre le Sahara occidental occupé par le Maroc et la Mauritanie.
Il faut savoir que la « zone tampon », large de 5 km, est située dans la partie libérée du Sahara occidental, au sud du mur militaire marocain de séparation. Elle est sous la supervision de la MINURSO (la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un Référendum au Sahara occidental). Les forces armées marocaines n’ont pas le droit d’y pénétrer selon l’Accord militaire n°1 signé par les deux parties avec la MINURSO, en 1997 par le Front Polisario et en 1998 par le Maroc.
Il s’agit donc d’une violation flagrante de cet Accord militaire, partie intégrante du cessez-le-feu, d’autant plus que les mêmes forces armées marocaines ont creusé ce matin 3 brèches dans le mur de séparation à l’est de Guerguerat, pour encercler la zone de protestation des civils sahraouis.
Le Front Polisario dénonce fortement cette violation comme une véritable déclaration de guerre.
Le 8 novembre déjà, il alertait sur les risques que l’attitude marocaine faisait encore une fois courir au peuple sahraoui, et à la paix et la sécurité dans toute la région : Briefing du Front Polisario sur la situation à Guerguerat (Original en anglais PDF – Traduction en français PDF par l’AARASD)
Cette alerte s’adresse à la communauté internationale, à l’ONU en particulier qui n’a pas su, depuis 29 ans qu’elle s’y était engagée, organiser le référendum d’autodétermination, seule solution de paix pour les Sahraouis.
Nous suivons attentivement les conséquences de cette action hostile.