Depuis le 13 mai 2021, l’association des Amis de la RASD/France, observe avec effarement les images d’hommes, de femmes, de jeunes surtout qui tentent à tout prix de fuir leur pays, le Maroc, pour rejoindre à la nage ou à pied la ville autonome espagnole de Ceuta sur la côte Nord-Africaine. La presse en a dénombré 8000, dont 2000 jeunes de moins de 16 ans. Et ce malheureux nourrisson, sauvé par un garde-côte, qui a beaucoup ému, a fait sans doute le tour des médias de la planète.
Les journaux et médias français ont mis quelques jours pour comprendre le contexte de cette nouvelle migration et s’étonner pour certains de la conduite des autorités marocaines. Il était en effet question pour Nasser BOURITA, Ministre et homme des basses œuvres de Mohamed VI, de punir l’Espagne qui avait eu l’audace de trahir son voisin et partenaire en accueillant Brahim Ghali, Président de la RASD, pour des soins COVID. Des Marocains devenus des pions du pouvoir, qui les invite à partir vers l’Europe au risque de se noyer et d’être immédiatement refoulés par les autorités espagnoles.
Depuis qu’il occupe le Sahara occidental, le Maroc est coutumier de telles pressions qui s’exercent partout, en direction des syndicats, des villes, des associations, des journaux, voire même de prestigieuses institutions culturelles ou universitaires, avec comme seul message : pas touche au Sahara marocain ! Aussi la solidarité avec le peuple sahraoui et le Front Polisario s’organise en France pour contourner ces pressions, mais est privée d’une audience nationale forte dont devrait pourtant largement bénéficier le peuple sahraoui : une lutte de libération de 45 ans, un État construit dans l’exil, le constant respect du droit international, un peuple pacifique attentif à ses enfants, à la vie humaine.
Ce qui vient de se passer à Ceuta a multiplié par 100, par 1000 les habituelles pressions ! Les autorités marocaines, Mohamed VI et Nasser Bourita n’ont pas compris ni admis pourquoi le « grand président américain » TRUMP, qui avait reconnu en 2020 leur souveraineté au Sahara occidental, n’avait pas été suivi par le reste du monde. Par l’Europe en particulier, surtout l’Espagne et la France qui entretiennent de si étroits rapports commerciaux, financiers, industriels avec leur pays. Depuis, Nasser BOURITA manifeste partout une fébrilité mal contrôlée qui a pris le risque de menacer la vie de milliers de ses compatriotes.
Le Conseil de Sécurité, l’Europe vont-ils enfin prendre la mesure de cette obsession expansionniste de moins en moins contrôlée et engager de fermes dispositions pour que le pouvoir marocain prenne enfin la mesure du respect du droit international et du droit international humanitaire. Son occupation du Sahara occidental est illégale, l’exploitation des ressources de ce territoire est un pillage, le peuple sahraoui comme peuple non autonome a droit à l’autodétermination. Brahim Ghali, accueilli pour des soins médicaux en Espagne, est Président de la RASD, élu en 2016. La RASD est un État membre de l’Union Africaine. Brahim Ghali est aussi Secrétaire général du Front Polisario qui négocie très régulièrement avec le Maroc.
Textes, conventions, résolutions, arrêts existent, il reste à les appliquer ! Le Maroc, qui une nouvelle fois vient de se comporter en État voyou, ne peut bénéficier de l’habituelle bienveillance occidentale. Le peuple sahraoui, qui depuis près de 50 ans lutte pour son indépendance dans le respect des règles et du droit international, attend avec impatience et une légitime certitude d’être enfin réellement soutenu et d’avoir la possibilité de disposer de lui-même en toute sécurité et liberté.
L’association des Amis de la RASD continuera à y veiller.
Régine Villemont, Présidente
25 mai 2021